Je m’appelle Eztitxu Harignordoquy, je suis de St Etienne de Baigorry. J’ai 23 ans, je suis née en 1990. Je viens de terminer mes études, j’ai étudié le basque à l’Université de Bayonne et ensuite, je suis partie à Vitoria-Gazteiz pour y suivre un cursus en philologie basque puis un Master en linguistique.
Maintenant, je suis à Bakersfield, en Californie, afin d’y enseigner le basque à l’Euskal Etxe de Bakersfield (Kern County Basque Club) ainsi qu’à l’université (California State University Bakersfield- CSUB). Je suis venue pour 6 mois, de février à juillet. Je donne des cours de basque et de culture basque aux adultes à l’Euskal Etxe ainsi que des cours aux enfants une fois par semaine. En plus de cela, deux fois par semaine je fais cours aux étudiants. Du 22 Juin au 4 Juillet je vais enseigner le basque à l’Uda Leku (camp d’été) organisé chaque année. Cette année le camp aura lieu à Elko (Nevada).
– Pourquoi es-tu partie du Pays Basque ?
Ayant suivi un cursus de basque et souhaitant travailler dans ce secteur, langue et cultures basques, j’ai pensé que ce serait une expérience fantastique d’aller enseigner le basque pendant quelques mois en Californie..En Iparralde, et surtout à Baigorry, nous sommes beaucoup à avoir de la famille aux Etats Unis: mon grand-père, par exemple,y est resté pendant 5 ans berger. De fait, j’étais très motivée pour connaître le monde des Basques des Etats-Unis.
Chaque dimanche, à l’Euskal Etxe de Bakersfield, nous donnons des cours de langue basque et de danse basque. Sur place, la culture basque est très vivante; en plus des cours de langue et de danse, les gens jouent à la pelote, au mus, chantent, et on peut également y savourer de succulents pintxo ! C’est sans aucun doute le dimanche que je parle le plus en basque, à l’Euskal Etxe. Beaucoup de Basques sont ravis de pouvoir parler en basque ce jour là; c’est souvent leur seule occasion dans la semaine. A partir de Mai également, les Basques des Etats-Unis organisent des “Picnic” géants : des “Basque Picnic”. Voilà une autre occasion pour eux de pratiquer la langue basque avec les autres Basques des Etats-Unis, en jouant au mus, en chantant, ou en dansant. Cela m’a beaucoup plu de retrouver, si loin du Pays Basque, une culture vivante.
J’essaie d’assister à ces “Picnic”, même si ce n’est pas toujours facile, étant donné les distances nord-américaines… En mai dernier, a eu lieu celui de Bakersfield, et début Juin dernier, celui de Ventura (en Californie) où je suis allée. Le 4 Juillet prochain, ce sera celui de Elko où je compte me rendre après Uda leku (camp d’été).
– Quels genre de rapports as-tu eu avec les Basques là-bas?
Avant d’arriver, je ne connaissais personne à Bakersfield. Mais dès le début, les Basques de Bakersfield m’ont accueillie à bras ouverts, comme si je les connaissais depuis toujours. Je me suis fait des amis facilement parmi les Basques américains. Avec certains d’entre eux, nous sommes allés une semaine à New York en mars dernier. Ils me font connaître les environs de Bakersfield et je vais avec eux aux “Basque Picnic”.
– Quelle est ta vie quotidienne là-bas?
Comme je l’ai dit précédemment, chaque dimanche, je donne des cours de basque à 50 enfants. Chaque lundi soir, pendant une heure et demie, je donne des cours de langue et culture basques à dix adultes. Enfin, les lundi et mercredi, c’est au tour des étudiants de l’université. Ils sont dix et ne sont pas Basques. Avant de venir en cours, ils ne savaient rien du Pays Basque, ni de la langue basque.
Cela m’a beaucoup plu d’avoir cette diversité d’élèves, d’ âges et d’origines diverses. Avec ces trois sortes d’élèves, j’ai eu une expérience différente et cela a été très enrichissant.
– Là-bas, connaissent-ils le Pays Basque, Iparralde (Pays Basque Nord) ? Qu’en disent-ils ?
La plupart des Basques de Bakersfield connaissent bien le Pays Basque, et particulièrement Iparralde car la plupart viennent de là, des environs de Baigorri et de la vallée du Baztan. Ils disent tous que le Pays Basque est très beau, très vert, tout le contraire de la région de Bakersfield, qui est désertique.
– Qu’est-ce qui te plaît là-bas ? Qu’est-ce qui te déplaît ?
J’ai beaucoup apprécié ici la solidarité qui existe entre les Basques. Ils se connaissent tous et sont tous amis. Lorsqu’un Basque arrive du pays, tout de suite ils l’accueillent chaleureusement et l’intégrent facilement.
Le climat tempéré du Pays Basque me manque , il fait trop chaud à Bakersfield: l’été il y fait entre 40 et 45 degrés.
– Tu as l’idée de revenir au Pays Basque ?
Je rentre en Août au Pays Basque car il est difficile de rester plus de 6 mois aux Etats-Unis à cause du visa. Envie de rentrer ? Oui et non..