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ALEJANDRA DIRASSAR | DE BUENOS AIRES À BARDOS

Nous sommes à Bayonne et nous avons rencontré Alejandra Dirassar à qui nous avons posé quelques questions devant la caméra, en voilà la transcription.

Pour voir l’interview en vidéo cliquez-ici

Tu peux te présenter en quelques mots ?

Je suis Alejandra Dirassar, née en Argentine et je suis ici à cause de mon histoire familiale, mon nom est basque, ma famille est basque.

Et je suis venue chercher des informations au sujet de mon arrière-grand-père qui a émigré en Argentine, selon mes calculs, entre les années 1885 et 1893, je suis en train de découvrir cela, je suis donc basque mais je suis née en Argentine.

Et donc pour toi qu’est-ce que c’est « être basque » ?

Pour moi être basque ? Voyons, je me rappelle que quand j’étais petite mon père nous disait toujours que si à l’école on nous demandait l’origine de notre nom de famille, nous devions répondre « basque ». L’origine du nom est basque, mais beaucoup nous demandait basque-français ou basque-espagnol ? Et mon père restait formel : « Vous leur dites que le basque est basque, pas français, ni espagnol » !

Nous sommes quatre frères et sœurs, et en bref je suis celle qui est le plus attachée, et qui exprime le plus l’amour de cette culture, je l’ai toujours dit, c’est quelque chose que je ressens !  Je suis très émue, c’est un voyage très important ! Pour moi, c’est presque de l’ordre du retour ! Je sens que je représente toute ma famille, je viens au nom de tous et je sais que je suis la première à revenir depuis que Pascual Dirassar, mon arrière-grand-père est parti pour l’Argentine ! C’est un moment très important pour moi, je suis très émue, je voulais vraiment faire ce voyage, fouler cette terre et ça me touche beaucoup.

Donc tu te sens très basque ?

Je me sens basque, c’est quelque chose de très bizarre, je ne saurais pas l’expliquer, c’est un sentiment étrange et la sensation que j’ai est que : « Je voulais revenir ici comme si c’était ma terre » !

Comme si j’étais déjà venue, et qu’en 2017 je revenais avec mon prénom Alejandra, mais je reviens au nom de toute une famille, voilà, c’est ça la sensation que je ressens.

Parce que je sens que quelque chose coule dans mes veines, je ne sais pas comment l’expliquer c’est très drôle,  mais je le ressens très fort, c’est un mélange de joie et d’envie de découvrir et rencontrer les autres Dirassar et de les embrasser !

Je suis très « famille », et je viens d’une famille dans laquelle nous sommes très proches et je ressens la même chose ici, je sens que je suis revenue à la maison…

Ta famille est originaire d’où ?

Donc, avant de venir ici, je me suis mise en contact avec la fondation Juan de Garay. Ses membres  m’ont beaucoup aidée, je les avais contactés via Facebook, et c’est eux qui m’ont renseignée et qui m’ont dit qu’il avait un registre des naissances comportant mon nom à Bardos, c’est bien ça Bardos ? Apparemment il y a des Dirassar depuis 1600, ma famille est originaire de cette zone basque mon nom de famille vient de Bardos.

Je suis venue à Bayonne pour consulter les archives départementales, y trouver des informations. J’ai été très bien reçue que ce soit aux archives ou par vous (Eusko Diaspora), je me sens très bien accueillie ici comme si je faisais partie d’une grande famille et j’ai bon espoir.

De découvrir d’où venait ton ancêtre, de voir sa maison, l’etxe ?

Evidemment celle de ma famille, je sais que Bardos est un très petit village et je vais y aller quoi qu’il en soit, je veux fouler cette terre, et m’assoir dans l’herbe et dire « je suis revenue » voilà, c’est ça la sensation que je ressens.

Les réseaux sociaux  t’ont- ils aidé ?

Ouiiiii, énormément je me suis mise en contact avec la fondation Juan de Garay grâce à Facebook et ensuite je suis entrée en contact avec des gens d’ici grâce a Facebook et à dire vrai, cela m’a beaucoup aidée et facilité mes recherches.

Comment as-tu su qu’Eusko- diaspora et Eusko Ikaskuntza Iparralde était ici ?

C’est grâce à une application de couch-surfing pour les voyageurs du mon entier que l’on m’a conseillé. J’ai donc publié une annonce expliquant que je souhaitais venir au Pays Basque et Claude, un utilisateur a lu mon annonce et il a proposé de m’héberger pour quelques nuits. C’est lui qui m’a parlé d’Eusko Diaspora, il m’a dit : « Je les connais, tu peux aller les voir, ils se dédient à la culture basque… » et du coup, je suis venu vous voir, et je suis là ! Donc je le dis à tous les Basques, venez, à Bayonne pour connaitre le projet Eusko diaspora ! !

Quelle vision avais-tu du Pays Basque, est ce que maintenant que tu es là c’est toujours la même ?

Elle est plus forte maintenant. Je veux retourner en Argentine, réunir tous les Basques et que la langue se parle plus, d’ailleurs je veux l’apprendre, car je ne le parle pas, et j’aimerais vraiment la parler ! J’aimerais proposer des rencontres, j’aimerais qu’il y ait plus de rencontres entre Basques. Je crois que l’on devrait un peu arranger tout ça, il faudrait que le sentiment d’être basque en argentine soit plus prégnant et moins dispersé.

J’aimerais intensifier le sentiment « je suis basque » en Argentine, et que tous puissent revenir ici quand ils le souhaitent. Que les Basques soient plus connectés malgré le fait que nous soyons repartis dans différents pays. Le plus important c’est que les Basques, nous, puissions revenir et que nous soyons à nouveau en relation, cela me parait très important et c’est pour cela que je souhaite collaborer sur n’importe quoi pour le réussir !

Une dernière question, combien de temps vas-tu rester ?

J’aimerais rester vivre ici ! Mais je dois rentrer, le 3 octobre, je repars en Argentine, donc pour l’instant je suis à Bayonne, ensuite je vais aller à Bardos, quoi qu’il en soit, même si ce n’est qu’un jour ou deux. Marcher dans la rue, connaître, voir les maisons, marcher sur la terre de mes ancêtres et je sais qu’actuellement il y a 85 personnes qui ont le même nom que moi là-bas. Ça je le sais ! Ce sont peut-être des cousins ! Et ensuite j’irai à Biarritz, j’essaierai aussi d’aller à Hasparren et puis à Saint-Sébastien, je resterai quatre jours là-bas et ensuite je dois repartir en Argentine !

Comptes-tu revenir ?

Ouiiiii ! Je veux revenir, peut être durant mes prochaine vacances, d’ici là j’aurai peut-être réussi à être hébergée dans une maison Dirassar, et sinon je reviendrais visiter le Pays Basque. Maintenant j’ai mon ikurrina, j’ai même acheté un béret à mon père…

Et pour finir, nous lançons un appel. Si quelqu’un possède des informations sur Pascual Dirassar parti pour l’Argentine entre les années 1885 et 1893, qu’il n’hésite pas à nous contacter pour aider Alejandra !

L’appel d’Alejandra a été entendu. Grace aux réseaux sociaux  et à l’aide des institutions et personne sur place elle a retrouvé des cousins à Bardos avec qui elle est resté quelques jours ! Alejandra a même pu découvrir le lieu de naissance de son arrière-grand-père, l’etxe familiale.

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