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PRIX EUSKO-IKASKUNTZA VILLE DE BAYONNE 2023LE 21 DECEMBRE, 18h30 AU GRAND SALON DE L’HOTEL DE VILLE DE BAYONNE

Chaque année, Eusko Ikaskuntza – Société d’études basques et la Ville de Bayonne remettent trois prix afin de récompenser les travaux de recherche et de création relatifs au Pays Basque, aux territoires d’Iparralde et de Bayonne, toutes disciplines confondues.

Le Prix d’Honneur a pour vocation de récompenser le parcours exemplaire d’une personnalité ou d’un groupe de personnes ayant contribué à la connaissance et à la défense de la langue et/ou de la culture basque tout au long de sa vie. Depuis quelques années, le président d’Eusko Ikaskuntza disparu en mars 2018, Jean-Michel Larrasquet, donne son nom au Prix d’Honneur, ainsi devenu : Prix d’Honneur – Jean-Michel Larrasquet. Le Prix Culture Basque est décerné à des travaux du type thèse doctorale en lien avec le Pays Basque. Le Prix de création Vidéo-documentaire vise à encourager les vidéastes amateurs en valorisant un documentaire portant sur le Pays Basque, sa langue ou sa culture. Cette année, Eusko Ikaskuntza-Société d’Études Basques et la Ville de Bayonne ont choisi de récompenser les travaux suivants :

Le prix d’honneur sera remis à Jean-Baptiste Orpustan, écrivain et spécialiste de langue basque.

Le prix de thèse est décerné à Maitena Duhalde pour sa thèse Lapurdiko itsas hegiko euskararen azterketa dialektologikoa.

Enfin, le prix Vidéo-documentaire sera attribué au film documentaire Ahots hariak, réalisé par Inge Arin.

PRIX d’honneur Jean-Michel Larrasquet

Jean-Baptiste Orpustan (Osses, 1934)

Né à Ossès en 1934, titulaire d’un baccalauréat de philosophie, il est ensuite diplômé de la Sorbonne en lettres modernes puis démarre une carrière d’enseignant au lycée Louis-le-Grand.

Revenu de 3 ans de service militaire effectué en Tunisie, il obtient l’agrégation en Lettres Modernes en 1964 et il débute sa carrière universitaire à Nice en tant que chargé de cours (grammaire et stylistique du français du XIXème siècle).

Après avoir soutenu sa thèse de doctorat d’Etat de Lettres (Etudes Basques) dirigée par M. le Professeur Jean Haritschelhar à l’Université de Bordeaux III (Mention très honorable à l’unanimité et félicitations du jury), il intègre le département interuniversitaire d’Etudes Basques, l’Euskaltzaindia, dirige l’équipe du CNRS (Etudes linguistiques et littératures basques) qu’il mène au plus haut niveau (UMR). Il prend aussi part au développement des concours d’enseignement en basque.

Membre du conseil d’administration de la maison d’édition Izpegui, créateur et directeur de la revue annuelle du CNRS Lapurdum, il a édité de très nombreux articles, ouvrages et donné une multitude de conférences. Citons : Toponymie basque : noms de pays, vallées, communes et hameaux historiques de Labourd, Basse-Navarre et Soule, étude historique et linguistique ; Proverbes et Poésies basques d’Oyhénart (1657-1664) ; Précis d’histoire littéraire basque 1545-1950, cinq siècles de littérature en “euskara” ; Basque et français : méthode abrégée de traduction.

Travailleur inlassable et extrêmement rigoureux, il a livré à des générations d’étudiants et aux générations futures, un matériel d’une qualité inestimable pour travailler le dialecte navarro-labourdin et a de la même sorte, œuvré pour maintenir un niveau linguistique soutenu ainsi que les richesses de la langue euscarienne.

La remise du prix Eusko Ikaskuntza Ville de Bayonne récompense une carrière exceptionnelle au service de langue, de la littérature, de l’histoire et de bien d’autres pans de la culture basque. Elle sera également  l’occasion de présenter des ouvrages inédits du lauréat.

 

Bibliographie

  • Toponymie Basque : noms des pays, communes, hameaux et quartiers historiques de Labourd, Basse-Navarre et Soule, Bordeaux, Presses Universitaires de Bordeaux, coll. « Centre d’études linguistiques et littéraires basques », 1997
  • La Révolution française dans l’histoire et la littérature basques du xixe siècle (actes du colloque international tenu à la faculté pluridisciplinaire de Bayonne les 28 et 29 juin 1993), Saint-Étienne-de-Baïgorri – Izpegi, 1994
  • Dictionnaire toponymique des communes, Pau – Cairn Institut occitan, 2005
  • Nouvelle toponymie basque : noms des pays, vallées, communes et hameaux, Pessac, Presses Universitaires de Bordeaux, coll. « Centre d’études linguistiques et littéraires basques », 2006
  • 1789 et les Basques, URA 1055 du CNRS, 1991
  • La langue basque au Moyen Âge : ixe – XVe siècles, 1999
  • La langue basque parmi les autres : URA 1055 du CNRS. Colloque international, 1994
  • Précis d’histoire littéraire basque, 1545-1950 : cinq siècles de littérature en euskara, 1996
  • Les noms des maisons médiévales en Labourd, Basse-Navarre et Soule, Éditions Izpegi, 2000

Prix de thèse

Lapurdiko itsas hegiko euskararen azterketa dialektologikoa

[Analyse dialectologique du parler côtier du Labourd]

Maitena Duhalde (Uztaritze, 1987)

Résumé de la thèse

Cette thèse s’inscrit dans le domaine de la dialectologie dont l’axe principal est l’étude de la variation linguistique en fonction de l’espace et prend en compte la zone géographique du Labourd côtier. L’objectif principal de ce travail de recherche est d’apporter une description du parler basque de la côte du Labourd, ainsi qu’une comparaison avec les parlers circonvoisins, afin d’exposer la première monographie du kostatar. Pour ce faire, nous avons sélectionné et enregistré nombre de locuteurs en vue de constituer un corpus oral.

Afin de déterminer la délimitation du parler côtier du Labourd, de fixer les isoglosses, de préciser l’étendue géographique des caractéristiques et les zones d’influence, il est indispensable de comparer les données collectées avec les parlers limitrophes. Nous avons ainsi pris en considération les différents travaux de dialectologie, mais nous avons aussi étendu nos enquêtes aux parlers de Sare et d’Arcangues. Outre la description du parler et sa comparaison avec les dialectes environnants, nous nous sommes efforcés d’apporter des éléments de son évolution en prenant en compte des documents écrits du XVIIe au XIXe siècle provenant de cette même zone géographique.

La comparaison avec les données recueillies par Louis-Lucien Bonaparte au XIX e siècle nous a permis de constater l’importance de Saint-Jean-de-Luz vis-à-vis des parlers du Sud-Ouest et du Centre-Ouest du Labourd. En effet, Saint-Jean-de-Luz est la principale ville et port bascophone du territoire et a eu une influence sur les parlers occidentaux du Labourd durant ce dernier siècle, renforçant ainsi l’unité linguistique locale.

On observe, d’une part, des caractéristiques du Pays Basque Nord bien présentes sur notre territoire, et, d’autre part, les innovations linguistiques partagées par le Labourd côtier et les bascophones du Gipuzkoa et de Bortzerriak laissent apparaître la perméabilité de la frontière politico-administrative. Aussi, cette combinaison de caractéristiques est propre à ce parler ; en effet, même si son lien avec les parlers orientaux est indéniable, nous pouvons constater un lien étroit avec les parlers centraux.

Parcours de la lauréate

Maitena Duhalde entreprend à Bayonne une licence en études basques et se rend à Vitoria-Gasteiz par le biais du programme Erasmus pour poursuivre ses études de troisième année de licence. De retour au Labourd, elle complète sa formation avec un master, portant sur l’Euskara d’Ascain.

Après avoir terminé ses études au Conservatoire de Musique, elle suit des cours de dialectologie en Master de Linguistique et de Philologie Basque à l’UPV/EHU. En 2014, elle commence sa thèse de doctorat en collaboration avec l’UPPA et l’UPV-EH. Son étude porte sur la langue basque en Labourd. Elle enseigne ensuite le basque à l’université Sorbonne-Nouvelle de Paris. Elle soutient sa thèse en juillet 2023 et obtient la plus haute reconnaissance du jury. Désormais elle est professeur au département d’enseignement de la langue et de la littérature de l’UPV/EHU à la Faculté d’Education de Bilbao, en langues et littérature.

Prix vidéo-documentaire

Synopsis

Évoquer des temps sombres de franquisme, de censure et de violence est nécessaire pour comprendre la renaissance de la culture basque. Ce documentaire reprend les expériences des chanteurs basques pendant le franquisme (notamment entre 1960-1975).

Le documentaire nous emmène à la rencontre des chanteurs et créateurs culturels basques d’Iparralde que nous connaissons bien. Inge nous apporte des témoignages essentiels pour comprendre cette époque et l’environnement dans lequel ils vivaient. La proximité de la caméra crée une profonde intimité, comme s’il s’agissait d’un simple moniteur avec l’artiste. Jeux d’ombre et de lumière, de proximité et de distance, le documentaire nous éclaire sur la connaissance des expériences du passé.

Réalisation et édition : Inge Arin Larrañaga

Musique Originale : Aratz Gomez Larrañaga & Brice Quillart

Mastérisation : Pop

Parcours de la réalisatrice

Inge Arin Larrañaga a grandi à Azkaine et effectué toute sa scolarité en langue basque. Après avoir obtenu un diplôme en « Réalisation audiovisuelle et de spectacles » en 2013 et travaille auprès du photographe luzien Patxi Laskarai, puis se lance en « freelance » dans la communication visuelle en tant que vidéo-photographe et graphiste.

Elle produit, entre autres, des clips vidéo de groupes musicaux et a signé le clip vidéo du 40e Herri Urrats avec Su ta Gar. Elle est aussi l’auteur de plusieurs projets photographiques :  Argia ez da ikusten qui est en cours d’élaboration ou  Eguratsa sorti en 2021.Sa dernière réalisation, le documentaire Ahots hariak, rassemble les expériences des chanteurs basques engagés sous le franquisme.

Plus d’informations sur les travaux d’Inge Arin : https://ingearin.com