Dans le monde globalisé actuel bon nombre de fêtes ou d’évènements sont devenus plus ou moins universels tel que Noël, la Saint valentin, Pâques, Black Friday etc. Ces évènements sont en grande partie mondiaux de par leurs aspects commerciaux, publicitaires et autres. Dans les faits de plus en plus de monde les fête, alors que de moins en moins de personne connait leurs origines et encore moins leurs significations. Pourtant, malgré le fait que la plupart soient diffusées et fêtées aux Etats-Unis, ces fêtes ont une origine païenne et ont souvent été abandonnées aux cours des années au détriment des fêtes chrétiennes avant et commerciales maintenant.
Dans les années 2000, quand nous parlions de déguisements et de récolte de bonbons, nos enseignantes nous jetaient un regard noir et nous tenaient un discours plutôt négatif sur la globalisation et l’acculturation, elles nous expliquaient « qu’Halloween n’était même pas une tradition américaine mais irlandaise, et que les Etats-Unis en avaient fait une fête commerciale et surtout que ce n’était pas quelque chose que l’on fêtait ici… », mais était-ce vraiment le cas ?
Le mot Halloween vient de l’anglais All Hallow’s Evening, qui signifie la « veillée des saints », on la fête le 31 octobre de nos jours. Aujourd’hui, les chercheurs s’accordent sur le fait qu’il s’agît en fait de la fête de la moisson celte qui aurait été christianisée, cette fête a très probablement des origines païennes et était très probablement célébrée dans toute l’Europe. Selon plusieurs chercheurs elle serait la version chrétienne de la célébration celte « Samhain », que l’on retrouve aussi chez les gaulois.
Grâce aux différents témoignages qu’a recueilli Ahotsak, nous savons que jusqu’au milieu du XXe siècle la veille de la Toussaint on fêtait les morts en mettant en place des rituels très semblables à ceux de l’Halloween américain. Les jeunes se déguisaient, on vidait des citrouilles et autres légumes (patate topinambour, navet …) dans lesquels on plaçait des chandelles, que l’on posait dans la rue ou au coin d’une fenêtre ou à l’entrée d’une porte, les gens faisaient griller des châtaignes dans les fermes et les enfants faisaient la tournée des maisons pour quémander des friandises, un verre de cidre ou autres. Cela peut paraître étonnant pourtant on retrouve plusieurs témoignages, recueillis dans différents villages et l’on sait désormais que de nombreux villages perpétuaient cette tradition que l’on appelle « Arimen Gaua » -la nuit des âmes- dans tout le Pays Basque sud – nous n’avons pour l’instant aucun témoignage de ce genre d’évènement en Iparralde pour le moment -.
Voici quelques phrases que l’on pouvait entendre durant la tournée des maisons :
Xanduli Manduli, Kikirriki… echeme usted nueces por aquí! (Ollaran)
Txinurrie, mandurrie, alakatan, txinurrie. (Baternain)
Tirriti-tarrata mandulon, domine domine sandulon, en esta casa no hay turrón (Etxauri)
Dominé-dominé castañé, y si no zikiñé. (Uterga)
Chinurrie, mandurrie, aratako castañere, ¡Si nos echas, pa tu tía! (Muru-Asterain) (Txinurri erraten zaio Iruñerriko herri batzuetan haurrek etxez etxe egiten duten intxaur eta gaztaina bilketari).
Txingila mingila kurruskario, abre las puertas del armario. (Zaragueta)
Vous pouvez retrouver ci-dessous les témoignages de personnes ayant connu ces rituels étant petits, ils proviennent de Orio, Bermeo, Urnieta, et Oñati, ou ahotsak.eus.